Face aux transformations du monde du travail, Yannig Raffenel, expert en innovation pédagogique, propose de repenser la formation en plaçant l'apprenant au centre. Cet entretien explore trois axes clés : l'importance des compétences humaines, la centralité de l'apprenant, et la nécessité d'une diversité et d'une inclusion renforcées. Découvrez comment ces piliers peuvent révolutionner l'apprentissage.
Yannig Raffenel, président de EdTech France, nous explique pourquoi repenser la formation en plaçant l'apprenant au centre, en valorisant les smart skills et soft skills, et en intégrant pleinement la diversité et l'inclusion devient aujourd'hui une nécessité.
Pour Yannig Raffenel, une formation efficace repose sur la centralité de l'apprenant. Il ne s'agit plus de concevoir des programmes éducatifs en fonction des besoins des entreprises ou des contraintes institutionnelles. L'apprenant doit être placé au cœur du processus, avec des dispositifs de formation adaptés à ses spécificités et à ses besoins.
La formation n'a de sens que si elle permet une véritable montée en compétences. Celle-ci ne se mesure pas seulement par des évaluations de fin de formation, mais par l'impact concret sur la capacité de l'apprenant à appliquer ce qu'il a appris. Il est crucial de créer des environnements d'apprentissage où l'apprenant est actif, engagé et en interaction avec les autres. Apprendre par l'action, la coopération, et l'échange d'idées est la clé pour ancrer durablement les connaissances.
Les évolutions du marché du travail montrent que les compétences techniques seules ne suffisent plus. Selon l'OCDE, les compétences les plus recherchées dans les années à venir seront la créativité, la communication, la coopération, et l'esprit critique, en plus de la résolution de problèmes complexes. Ces "smart skills" et "soft skills" sont les piliers de l'employabilité future.
Yannig insiste sur l'intégration de ces compétences dans tous les aspects de la formation. Elles ne doivent pas se limiter à des modules isolés, mais être développées dans chaque activité pédagogique. Créer des situations où les apprenants collaborent, innovent, et résolvent des problèmes ensemble leur permet de s'adapter à un monde de plus en plus complexe tout en stimulant l'innovation.
Un autre pilier fondamental pour Yannig est la promotion de la diversité et de l'inclusion dans la formation. Trop souvent, les ressources pédagogiques actuelles perpétuent des stéréotypes liés à l'âge, au genre, à l'origine ethnique ou à la situation socio-économique. Cela crée un décalage entre les apprenants et les contenus proposés, nuisant à leur engagement et à leur réussite.
Il est crucial de concevoir des ressources qui reflètent la diversité des apprenants, y compris les situations de handicap, les neurodiversités, et les personnes allophones. En intégrant cette diversité, on permet à chaque apprenant de se reconnaître et de se sentir inclus, ce qui est essentiel pour leur engagement et leur réussite.
La formation doit aussi jouer un rôle d'inclusion sociale, en offrant à tous les apprenants, quelles que soient leurs différences, les outils nécessaires pour réussir et s'épanouir dans leur parcours professionnel. Cette inclusion passe par la création de dispositifs accessibles et adaptés aux besoins de chacun.
C'est ainsi que nous pourrons préparer efficacement les apprenants aux défis de demain, en leur offrant des expériences d'apprentissage enrichissantes, inclusives, et véritablement transformatrices.
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