Bien qu’étant sans aucun doute un personnage controversé, Edward Snowden a eu le mérite de mettre en lumière la notion de métadonnée, même s’il l’a fait de façon assez effrayante (cliquez pour regarder son explication en vidéo) . Depuis 2013, le concept n’est donc plus réservé aux conversations entre développeurs. Dès lors, même les créateurs de contenus peu versés dans les questions techniques (coucou les éditeurs print ! ;) ) ont commencé à saisir l’importance des métadonnées. Elles donnent des informations sur les contenus qu’elles indexent, elles sont utilisables par des algorithmes, elles aident à la recherche, et par dessus tout elles permettent de construire des modèles prédictifs.
Mais nous parlons de matériel éducatif ici et non de surveillance publique. Alors pourquoi devriez-vous, en tant que producteurs de contenus numériques, vous soucier des métadonnées ?
Eh bien, pour commencer, je dirais que les métadonnées sont au secteur de l’edtech ce que Netflix est à la location de films... Ah ça y est, j’ai attiré votre attention ? Alors, comment allez-vous anticiper cette révolution ?
Qu’est-ce qu’une métadonnée ?
Les métadonnées sont simplement des données… décrivant d’autres données. Michele Linn, du Content Marketing Institute, en donne peut-être la définition que je préfère :
"Les métadonnées aident les créateurs de contenus à définir des liens entre leurs contenus afin de présenter à leur public un catalogue de contenus tissés entre eux, et de rendre ces connections particulièrement fines.”
C'est l'une des premières définitions qui décrit enfin les métadonnées comme un bénéfice pour les concepteurs de contenus plutôt qu'un obstacle à surmonter. Le secteur éducatif devrait également les considérer comme telles. Les métadonnées ont le pouvoir de connecter les étudiants aux formateurs via un réseau d’exercices et de contenus indexés de façon pertinente, selon leur niveau, leurs matières, leurs sujets, leur difficulté, les compétences à acquérir et même les programmes officiels.
Pourquoi s’en soucier maintenant ?
Les métadonnées font énormément parler d’elles depuis que la communauté Open Educational Resource (OER), c’est-à-dire tous les contenus éducatifs libres et gratuits, commence à se structurer. Selon le Babson Survey Research Group dans leur étude "Opening the Textbook", bien que ces ressources soient encore peu connues du grand public, le besoin de solutions de formation accessibles et peu coûteuses ne cesse d’augmenter chaque année. Cependant, l'un des plus gros freins à la démocratisation des contenus éducatifs libres et gratuits est leur capacité à être trouvés. 48% des professeurs ont déclaré que leur plus gros problème pour utiliser les ressources OER, c’était qu’ils ne les trouvaient pas en ligne.
Google, malgré sa puissance phénoménale, n’arrive pas à aider intuitivement un professeur d’histoire de 5e à trouver pile le bon exercice pour évaluer les compétences conformes au programme de l’année, modifié par la dernière réforme (... pour l'instant du moins).
Avec les métadonnées, cela pourrait changer !
Qui sont les acteurs qui comptent actuellement ?
Quels sont donc les grands noms dans le domaine des métadonnées aujourd’hui ? Eh bien, par exemple, des organisations telles que the Learning Registry - soutenue par le ministère de l'Éducation des États-Unis et le ministère de la Défense - commencent à prendre de l'ampleur.
Selon leur site, the Learning Registry facilite la recherche, l'attribution et l’organisation des évaluations "en agissant comme un agrégateur de métadonnées ... indexant pour chaque exercice la maison d’édition, le lieu de publication, le sujet couvert, le référentiel concerné, l’avis des utilisateurs de ces contenus, et bien d’autres paramètres.” C’est une expérience ouverte et innovante sur les métadonnées, qui permettra aux enseignants d’identifier précisément des activités pertinentes pour leurs apprenants en fonction de leur profil et de leur niveau, et évaluer leur progression. Cela permettra également aux développeurs d’applications de rejoindre cet écosystème pour améliorer leurs solutions et leurs contenus, et développer notamment des systèmes de notation, de création de parcours d’apprentissage et bien d’autres choses encore. Il n’est donc pas étonnant que la nouvelle plateforme de recherche et d’indexation de ressources éducatives d'Amazon, Inspire, cherche à en profiter pleinement.
Un autre nom à garder en tête est OpenEd. Similaire à the Learning Registry, il s'agit ici d'un catalogue de learning objects déjà indexés. La différence réside surtout dans le fait qu’OpenEd, bien qu’il s’adresse directement aux étudiants et aux professeurs, a également investi dans la création d’une API à destination des éditeurs, pour faciliter le taggage des contenus dans leurs propres systèmes propriétaires. Typiquement, en octobre 2016, Pearson s'est associé à eux pour tagguer ses contenus dans Pearson Realize, son LMS K-12.
Par où commencer ?
Les métadonnées sont bel et bien un sujet. Mais qui s’en charge au sein de votre équipe ? Que vous choisissiez de faire ce travail en interne ou de le déléguer à un prestataire spécialisé, vous devez définir votre stratégie. Vous aurez besoin d'un système qui peut concilier des tags simples et des objectifs pédagogiques complexes, comme MyEcontentFactory par exemple. Le stockage des métadonnées transverses à tous vos projets est essentiel si vous souhaitez créer un catalogue cohérent. Vous commencez seulement à vous pencher sur la gestion des métadonnées ? Alors commencez petit, concentrez-vous d’abord sur les référentiels étatiques de vos formations principales, ou sur les besoins de vos principaux clients.
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Par Scott Greenan, traduit par Marco Mazzola et Jessica Mautref
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